
« Pardonnons tout par la résurrection »: je n’ai plus jamais oublié ces mots. Alors, quand j’ai reçu l’invitation de présenter une contribution aux Uspienkie tchtenia consacrés à la fête, l’idée m’est venue presque sans réfléchir : « La fête, la joie de la fête, comme source de pardon ».

Les calendriers liturgiques byzantins et latins commémorent l’un et l’autre saint Barlaam, moine ermite, et son disciple saint Joasaph, prince héritier et ensuite moine ermite. Les Eglises slaves orthodoxes associent à cette vénération Abennèr, le roi persécuteur des chrétiens, et converti par son fils Josaphat à la onzième heure[1].
Résumons très brièvement leur histoire. Joasaph, fils d’Abennèr, roi dans l’Inde lointaine, est secrètement converti à la foi chrétienne et à l’ascèse monastique par le moine Barlaam. Après le départ de Barlaam la conversion du jeune prince Joasaph est découverte. Son père et roi idolâtre est au désespoir. Il essaie de le ramener à ses propres croyances païennes par des pressions et des séductions. Mais le jeune prince reste fidèle à sa foi et à sa vocation monastique. Après bien des rebondissements Joasaph devient un roi chrétien exemplaire. Il quitte cependant le trône pour le désert monastique, où il retrouve après deux ans de recherches Barlaam, son père spirituel. Ensemble ils vivent et meurent saintement dans la solitude.
